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  Nova
Par la Cie Château de fables   

                                       

 ----- Original Message -----
 From: FOURNIER, Jacques
 Sent: Wednesday, May 17, 2006 10:46 AM
 Subject: NOVA de Peter Handke à la Maison de la Poésie​

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« On méconnaît que la littérature est faite avec la langue, et non avec les objets décrits par la langue » Peter Handke.

 

Attentive à la polémique qui agite le monde littéraire et artistique à propos des positions politiques discutables de Peter Handke, la Maison de la Poésie a choisi de maintenir la programmation de NOVA, par la Cie Le Château de Fable, ce texte, extrait d'une œuvre théâtrale  datée de 1982, portant en lui l' essence d' un discours universel.

​Un très grand texte de l’auteur autrichien Peter Handke a été servi d’une manière magistrale par la mise en scène de Claude Bonin, sa création de lumières et l’interprétation d’une

jeune comédienne Karine Hardy à la Maison de la Poésie et de la Langue française

Wallonie-Bruxelles à Namur ce jeudi 20 avril 2006. Le texte de Handke prend à rebours

toutes les désespérances de notre époque, son sentiment

mortifère, contestant les recours illusoires de l’Humanité

aux mécanismes de haine, de violence, de guerre et

d’exclusion pour combler un sentiment de solitude qui va

sans cesse en s’approfondissant. Comme le Doit de Jerry

Rubin, le texte de Handke, pétri d’un sentiment à la fois

de lucidité et de passion positive en la vie, nous dit que

la gratitude, l’amour, la rencontre avec l’autre, la faculté

à pouvoir nous émouvoir, notre aptitude à demeurer

proches de l’enfance et de ses gratuités émerveillées sont

les seuls viatiques possibles devant notre condition

définitivement ancrée dans la solitude. Il plaide, en un texte superbe de clarté, pour la générosité et nous invite à nous relier à la Nature, aux forces dionysiaques qui sont en

elle et en nous. Un plaidoyer superbe qui prend à contre-pied le pessimisme et les

angoisses de nos contemporains. La mise en scène de Claude Bonin adapte le jeu d’acteur

au texte : le corps parle, la chair se fait verbe et non l’inverse, le corps sculpte et est sculpté

par le texte, il en épouse et en souligne les lignes de force, les fragilités, les élans, les gravités. Le chant a capella et la musique  introduisent une liquidité rêveuse au sein de ce superbe monologue où un fabuleux travail sur les éclairages vient épouser et rehausser à la fois la gestique évocatrice et souple du corps parlant, d’ une véritable performance d’acteur.


FOURNIER Jacques,

Maison de la poésie de Namur

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